Ce samedi premier avril, une trentaine d’adhérents partis de bon matin en autocar, ont participé à la visite des vignobles du Berry autour de la ville de Bourges. Nous avons rencontré deux viticulteurs passionnés :
o Francis Audiot du domaine de Coquin à Menetou-Salon
o Côme Rouzé du domaine Jacques Rouzé à Quincy, qui possède des vignes dans les AOP Quincy, Reuilly et Chateaumeillant. Voir une description des vignobles en cliquant ici.

Outre l’histoire des vignobles et leurs spécificités, nous avons pu aborder avec eux un certain nombre de questions touchant à la culture de la vigne et à la vinification.
Par exemple nous avons discuté des moyens de se protéger du gel tardif, notamment avec l’implantation de petites éoliennes capables de d’attirer de l’air plus chaud en altitude pour le souffler sur les vignes. Nous avons eu un débat sur la vendange : mécanique ou manuelle ? Les machines à vendanger ont fait d’énormes progrès et sont maintenant capables de tris très efficaces entre raisins et déchets végétaux ; elles permettent de vendanger de nuit à la fraiche et surtout, elles pallient la rareté de la main d’œuvre agricole temporaire.
L’augmentation du degré alcoolique est aussi un souci. Il vaut mieux vendanger au moment où le raisin émet le maximum d’aromes, ce qui ne correspond pas forcément au maximum de maturité, là où il y a le maximum de sucre et donc d’alcool.
Les sauvignons sont soumis à un pressurage direct à pression relativement douce afin d’éviter les particules végétales -peau, rafle et pépins-. Ils sont élevés en cuve acier sur lie. La température des cuves pendant la fermentation et l’élevage est strictement régulée afin que le vin garde tous ses aromes.
Les pinots sont mis en macération et subissent des remontages afin d’extraire de la couleur car ce sont des raisins à jus clair. Le vin de goutte et le vin de presse sont assemblés afin d’obtenir la couleur et la densité recherchées.
Les rosés peuvent être obtenus comme les blancs par pressurage direct, on peut en rehausser la couleur en les laissant quelques heures au pressoir avant pressage proprement dit. On peut aussi ajouter une petite quantité de vin de saignée après quelques heures de macération.
Si le souci du respect de l’environnement est maintenant présent chez la plupart des vignerons, il y a beaucoup de débats sur les diverses certifications possibles, notamment HVE (haute valeur environnementale) ou Bio. Cette dernière, plus contraignante quant à la culture de la vigne ne couvre pas la vinification. Par contre, la certification HVE est plus globale, puisqu’elle examine toutes les facettes du domaine, mais est plus permissive sur la cuture, ce qui l’expose à la critique. Le durcissement des seuils mis en place par les pouvoirs publics sur HVE vise à répondre à ces critiques au risque de voir certains l’abandonner, la jugeant trop exigeante.
La question des sulfites est également délicate. La grande majorité dit ne pouvoir s’en passer afin de protéger les vins de l’oxydation et des bactéries. Il semble que faire des vins sans sulfite nécessite une propreté des installations voisine de celles des salles chirurgicales, ce qui est très difficile à garantir dans le contexte agricole. Cela dit, chacun tient à en réduire au maximum les quantités et bien en deçà des seuils autorisés.
Après ces débats techniques, nous avons dégusté les vins suivants :
Domaine de Coquin :
o AOC Menetou-Salon blanc Tradition et cuvée Héloïse (vielles vignes)
o AOC Menetou-Salon rouge Tradition et Cuvée Mathilde (vieilles vignes et élevage en fûts de chêne de 700l)
Domaine Jacques Rouzé:
o AOC Quincy blanc cuvées Tradition, Vignes d’Antan et Collection
o AOC Reuilly blanc tradition; malheureusement les cuvées rouge Tradition et Esquisse étaient épuisées
o AOC Chateaumeillant Tradition rouge